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Didius Julianus : né le 30 janvier 133 à Mediolanum, Italie, mort le 1er juin 193 à Rome

Titre : Imperator Caesar Marcus Didius Severus Iulianus Augustus (28 mars 193-1er juin 193 : 2 mois et 4 jours )

Nom

Didius Julianus
Didius Julianus

Marcus Didius Julianus

Naissance

Le 28 janvier 133, à Milan (alors appelée Mediolanum).

Famille

Didier Julien provient d'une famille sénatoriale.

Mariage

Il se marie avec Manlia Scantilla, qui lui donne une fille nommée Didia Clara.

Portrait

Ses détracteurs le dépeignent comme un homme aussi gourmand que vaniteux, et aussi vaniteux que riche. L'Histoire Auguste, en revanche, le présente comme modeste, affable, frugal et même végétarien.

Cursus

Protégé de Marc Aurèle et élevé par sa mère Domitia Lucilla, Didius Julianus gravit rapidement les échelons. Questeur avant l'âge légal, il est ensuite édile, préteur, légat auprès des proconsuls d'Afrique et d'Achaïe, puis commandant de la légion XXII Primigenia en Germanie supérieure. Envoyé comme légat propréteur en Belgique gauloise, il repousse victorieusement les incursions des Chauques et des Chattes au-delà de l'Elbe. Consul, puis gouverneur successivement de Dalmatie et de Germanie inférieure, il revient en Italie comme curator de l'annone. C'est alors qu'il est accusé (à tort) d'avoir conspiré contre Commode; acquitté, il est aussitôt nommé légat propréteur du Pont-Bithynie. En 175, il partage le consulat suffect avec Pertinax. Enfin, en 192, il succède à ce dernier au proconsulat d'Afrique.



Dies imperii : 28 mars 193

Règne

Le camp n'avait pas de chef; ce Laetus, qui avait excité la tempête, s'était dérobé prudemment à l'indignation publique. Dans cette confusion, Sulpicianus, gouverneur de la ville, que l'empereur, son beau-père, avait envoyé au camp à la première nouvelle de la sédition, s'efforçait de calmer la fureur de la multitude, lorsqu'il fût tout à coup interrompu par les clameurs des assassins, qui portaient au bout d'une lance la tête de l'infortuné Pertinax. En l'absence du successeur désigné, ce sont les soldats eux-mêmes qui détiennent la clé de l'accès au pouvoir. C'est à eux que revient le choix du nouvel empereur.

Ils ne parviennent pas non plus, semble-t-il, à se mettre d'accord sur le nom d'un successeur. Divisés, ils ne trouvent d'autre solution que de mettre l'empire aux enchères. Ils décident de le donner au plus offrant.

Telle est la toile de fond de l'un des épisodes les plus scandaleux de l'histoire de Rome. Deux candidats au trône se présentent alors au camp prétorien et se disputent le soutien des soldats à la manière d'une vente aux enchères. Nul ne songe à cacher la nature des négociations : les prétoriens envoient des hérauts sur les murailles afin de proclamer que la charge d'empereur est à vendre.

Deux intéressés se présentent : Sulpicianus, préfet du prétoire, beau-père de Pertinax, et Dide Julien, un ancien consul qui possède une fortune considérable, poussé, semble-t-il, par sa femme et sa fille, séduites à l'idée de devenir impératrices. Les enchères se prolongent quelque temps avant que les soldats ne se prononcent en faveur de Dide Julien. Sulpicianus offre à chaque soldat cinq mille drachmes et les prétoriens redoutent le jugement des assassins de son beau-fils. Dide Julien leur offre six mille deux cent cinquantre drachmes.

Les prétoriens n'hésitent pas. Le jour même de l'assassinat de Pertinax, le 28 mars 193, ils revêtent de la pourpre Dide Julien, puis le conduisent, sous escorte, au sénat qui a été convoqué. Les sénateurs devant cette démonstration de force, ne peuvent que plier. Le peuple, lui, accueille cette élection par des huées et des jets de pierres. Dans les provinces, cette élection suscite la même indignation, si bien que Dide Julien ne peut entreprendre aucune activité politique sérieuse.

Il doit sa position à la seule garde prétorienne. Conscient de sa vulnérabilité au regard de la fin brutale de Pertinax, il aurait passé sa "première nuit à veiller, angoissé par le destin qui s'offrait à lui". Le sénat ne l'aime pas, le peuple de Rome non plus, qui manifeste publiquement contre lui. Incapable d'honorer ses promesses, il ne tarde pas à perdre aussi le soutien de la garde prétorienne.

Les armées qui veillent aux frontières refusent, elles aussi, cette sordide élection. Elles détestent ces prétoriens qui, loin des dangers, se permettent de faire et défaire des empereurs, s'amusent à terroriser la capitale et à prendre du bon temps. La mort de Pertinax a provoqué l'entrée en scène de trois autres candidats, chacun chef d'une armée cantonnée aux frontières. Caius Pescennius Niger, gouverneur de Syrie, est le premier à se manifester. Proclamé empereur à la mi-avril par les quatres légions de Syrie, il fait d'Antioche sa capitale temporaire. S'il avait march� immédiatement sur Rome, le pouvoir impérial serait tombé entre ses mains. Mais, il reste à Antioche et perd un temps précieux à chercher d'autres appuis avant de passer à l'offensive. Celui-ci lui sera fatal. Les légions de la Pannonie, de la Mésie, de la Germanie, de la Norique et de la Rhétie, soit en tout quinze légions, proclament empereur leur chef Septime Sévère, à Carnutum, le 9 avril 193 (?). En avril, en Bretagne, c'est au tour du gouverneur Decimus Clodius Albinus, qui commande trois légions et de nombreux contingents auxiliaires de se déclarer.

Septime Sévère, gouverneur de la Pannonie supérieure, sur le Danube moyen, comprenant que le sort de l'empire se joue à Rome et non pas en Province, prend de vitesse ses deux rivaux, marche sur la capitale qui lui ouvre ses portes. Avant de marcher sur Rome, il conclut un accord avec Clodius Albinus à qui il offre, contre son soutien, le titre de César.

Dide Julien fait tout ce qu'il peut pour s'opposer aux troupes de Septime Sévère en marche sur Rome. Il demande à la garde prétorienne de creuser des fortifications autour de Rome (la ville ne possède pas de défenses à cette époque). Mais pour les soldats, non accoutumés à ce genre de travail, tous les moyens sont bons pour échapper à la corvée. Des sicaires sont dépêchés auprès de Septime Sévère pour l'éliminer, mais ne parviennent pas à forcer le service de sécurité qui vielle sur lui en permanence. Dide Julien ne voit finalement pas d'autre solution que de proposer au sénat de nommer son rival coempereur. Mais Septime Sévère, désormais près de la ville, n'a aucunement besoin de partager le pouvoir.

Sévère, qui ne craignait ni ses armes ni ses conjurations, n'avait à redouter que des complots secrets. Pour éviter ce danger, il se fit accompagner, pendant toute sa route, de six cents hommes choisis, qui, toujours armés de leur cuirasse, ne quittaient sa personne ni jour ni nuit. Rien ne l'arrêta dans sa marche rapide. Après avoir passé sans obstacle les défilés des Apennins, il reçut dans son parti les troupes et les ambassadeurs que l'on avait envoyés pour retarder ses progrès; et il ne resta que fort peu de temps dans la ville d'Interamnia, aujourd'hui Teramo, située à soixante-dix milles de Rome. Déjà il était sûr de la victoire; mais le désespoir des prétoriens pouvait la rendre sanglante, et Sévère avait la noble ambition de vouloir monter sur le trône sans tirer l'épée parlent d'un combat qui fut livré près du pont Milvius (ponte Molle). Ses émissaires, répandus dans la capitale, assurèrent les gardes que s'ils voulaient abandonner à la justice du vainqueur leur indigne souverain et les meurtrières de Pertinax, le corps entier ne serait plus jugé coupable de ce forfait. Des soldats sans foi, dont la résistance n'avait jamais eu pour base qu'une opiniâtreté farouche, acceptèrent avec joie ces conditions si faciles à remplir. Ils se saisirent de la plupart des assassins, et déclarèrent au sénat qu'ils ne défendraient pas plus longtemps la cause de Julianus.

Le 1er juin 193, le sénat, convoquée par le consul, reconnut unanimement Sévère comme le seul empereur légitime, décerna des honneurs divins à Pertinax, et prononça une sentence de déposition et de mort contre son infortuné successeur. Abandonné de tous, même des prétoriens qui craignent les légionnaires de Septime Sévère, Dide Julien, qui s'est réfugié dans sa salle de bain, est exécuté, le 1er juin 193, par un soldat qui lui tranche la tête. D'après Dion Cassius, Julianus se serait écrié avant de mourir : "Mais qu'ai-je donc fait ? Qui ai-je tué ?". Le corps est rendu à sa femme et à sa fille qui l'enterrent dans le tombeau de son arrière-grand-père, au cinquième mille de la via Labicane. Son règne n'a duré que deux mois et cinq jours.

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